BLOCH Ernest (1880-1959)

Compositeur, violoniste, chef d’orchestre et pédagogue suisse naturalisé américain.

Ernest Bloch en 1900. Collection Wikipedia

Né à Genève le 24 juillet 1880, Ernest Bloch est issu d’une famille dont le père est horloger et le grand-père un ancien président de la communauté juive de Lengnau en Argovie.

Très jeune, il se consacre à la musique, tout d’abord avec Albert Gross, puis ensuite avec Émile Jaques-Dalcroze qui lui enseigne le solfège. Il s’attèle ensuite à la maîtrise du violon avec Louis Rey à Genève, puis avec Eugène Ysaÿe à Bruxelles, et s’essaie à la composition à Francfort-sur-le-Main avec Iwan Knorr. Il travaille ensuite avec Ludwig Thuille à Munich.
En 1899 il compose une première Symphonie orientale avant de connaître la consécration avec « Macbeth », un opéra créé en 1910 à Paris sur un texte d’un autre Genevois : Edmond Fleg.

De retour à Genève en 1904, il travaille dans l’entreprise paternelle tout en composant. Il dirige parallèlement des concerts symphoniques et donne des cours d’esthétique de la musique au conservatoire de Genève, ville dont il gardera toujours un souvenir profondéement ancré dans son coeur. Chef d’orchestre à Lausanne et à Neuchâtel dans les années 1910, il compose ensuite entre 1912 et 1916 diverses œuvres de son cycle hébraïque comme la rhapsodie pour violoncelle « Schelomo » et la Symphonie « Israël » et un peu plus tard « Baal Schem » et « Le Service de la Synagogue ».

Dans ses compositions, Bloch s’affirme non pas comme un musicien d’origine israélite mais comme un véritable musicien juif qui traduit dans ses œuvres l’émotion sacrée de son peuple.

Je ne me propose pas- et je n’ai pas le désir, – de tenter une reconstitution de la musique juive ; pas d’avantage de baser mon œuvre sur des mélodies plus ou moins authentiques. Car je ne suis pas un archéologue. Je considère que l’important est d’écrire de bonne musique, de la musique sincère. C’est l’âme juive qui m’intéresse, l’âme complexe, ardente, agitée que je sens vibrer à travers la Bible…. Tout cela est en nous, tout cela est en moi et cela est le meilleur de moi.

Bloch et le Flonzaley Quartet en 1916.

En 1916 Ernest Bloch quitte la Suisse pour s’installer aux Etats-Unis pour travailler avec la compagnie de danse de Maud Allan. Après un bref retour en Suisse, il devient professeur de composition à partir de 1917 à Cleveland dans l’Institut de musique de la ville, puis à San Francisco où il est directeur du conservatoire entre 1925 et 1930. Il prend la nationalité américaine en 1924. Durant son séjour aux Etats-Unis, il crée une symphonie dédiée à Abraham Lincoln et à Walt Whitman, composition qui célèbre l’espoir de voir l’humanité libérée. Revenant en Suisse entre les années 1930 et 1933, il se produit dans plusieurs pays d’Europe avant de retourner aux Etats-Unis en 1939 suite à la montée du Nazisme. Il enseigne alors de 1942 à 1952 à l’Université de Berkeley en Californie.

Compositeur et chef d’orchestre de rare talent, Ernest Bloch a atteint une renommée mondiale par l’originalité de son style en déversant dans ses œuvres musicales le désespoir et l’optimisme de l’âme juive.
Il décède à Portland le 15 juillet 1959.

Un article de ©Jean Plançon – Patrimoine juif genevois 2016

Pour en savoir plus :

http://www.musicologie.org/Biographies/b/bloch_ernest.html

Bloch et ses enfants
Bloch et le Griller Quartet en 1947
Bloch à Portland
Bloch à Genève en 1916
Bloch et l'orchestre de Cleveland vers 1920
Bloch et ses enfants