Esther ACKERMANN (Keren Esther),

la voix ladino…genevoise qui fait revivre les ancêtres de la lointaine Espagne.

Mystérieuse et langoureuse; captivante et discrète à la fois, telle est la voix d’Esther Ackermann, cet artiste qui exprime toute sa finesse et sa sensibilité à travers les chants mélodieux du Ladino, cet art judéo-espagnol aujourd’hui disparu.

Petite dernière d’une famille de quatre enfants, Keren Esther est née à Toulouse, la « ville rose» du sud de la France. Son enfance est pétrie par les chants judéo-espagnols de sa mère, originaire de Tanger, chants transmis de génération en génération. Un trésor pour Keren Esther qui y « entend » son histoire, en filigrane.

A l’adolescence, plus que jamais passionnée par le chant, Keren Esther intègre la radio juive de Toulouse où elle fournit une bande sonore de sa voix qui s’avère concluante. La radio se révèle alors comme un univers fascinant où Keren Esther s’imprègne de musiques mais où elle apprend aussi à poser sa voix et à entendre véritablement celle des autres.

En 1992, son mariage la conduit en Alsace où la radio juive de Strasbourg lui ouvre ses bras. Elle y anime des émissions de judéo-espagnol et commence aussi une nouvelle histoire d’amour… avec la plume et les mots, au service des journaux. Côté chant, la jeune femme ne perd pas le lien avec le monde de la voix et suit des cours. Son rêve de chanter est toujours présent, même si l’heure est pour le moment à la vie de famille.

Les 40 ans de Keren Esther sonnent comme un déclic. L’idée du temps qui passe permet à l’artiste de conscientiser pleinement son héritage judéo-espagnol. Le projet d’un disque naît alors à cet instant et va se concrétiser deux plus tard, en 2012, avec l’album A la una yo naci : une éclosion qui n’aurait pu voir le jour sans le soutien inestimable de son mari Eric.

Les chants judéo-marocains

Avec son second album Fuente Nueva, Keren Esther a souhaité continuer à transmettre sa mémoire familiale chantée et rendre ainsi hommage à sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère. Le chant judéo-espagnol a toujours été, pour ces dernières, comme pour Keren Esther, un moteur et une force pour transcender les exils de la vie.

Tango Ladino

Chemin faisant, Keren Esther découvre la place du Tango dans l’univers familial tangérois. Il n’en a pas fallu plus pour que sa curiosité soit attisée !

La direction de son troisième album était donnée. Mais quels chemins emprunter ? C’est l’histoire de son dernier disque «Tango Ladino» qui met à l’honneur ces deux terres d’accueil qu’ont été le Maroc et l’Argentine. Ce troisième disque tient d’autant plus à cœur à Keren Esther qu’une partie de sa famille émigra, dans les années 50, du Maroc vers l’Argentine. L’album est aussi l’occasion pour la chanteuse de donner naissance à sa première chanson dont l’arrangement est signé par le guitariste argentin Narciso Saúl à l’instar du reste de l’album. Un véritable travail de création magnifié par le bandonéon de Gaëlle Poirier.

Pour en savoir plus, site officiel de Keren Esther:

http://www.keren-esther.ch