Bref descriptif de la visite

Etabli en 1788 sur la commune de Carouge, ce cimetière est un des plus anciens symboles de l’extraordinaire politique de tolérance prônée à la fin du XVIIIe siècle par le Roi de Sardaigne Victor-Amédée III.

La visite de ce cimetière permet aussi, à travers le style, les formes et les noms qui figurent sur les tombes, de découvrir les différents flux migratoires qui au cours du XIXe et début du XXe siècles sont venus enrichir la composition de cette communauté à la destinée si particulière.

1788 – Naissance d’un cimetière juif à Carouge

La visite commence par la plus ancienne des parcelles, reconnaissable à son parterre en herbe et à ses stèles verticales typiques de l’architecture funéraire ashkénaze alsacienne. Ici, plusieurs monuments ont été réalisés en roche sablonneuse de l’Arve (une matière assez friable), en ardoise, ou en pierre brute. Les inscriptions sont pour la plupart gravées en hébreu.

C’est le décès d’un enfant – âgé de cinq ans et mort de la petite vérole – qui est à la base de la création de cette parcelle en août 1788.

La parcelle de 1852 – Un style Napoléon III

En 1852 la Communauté juive de Carouge, qui est aussi devenue entre temps celle de Genève, fait l’acquisition d’une nouvelle parcelle dans son cimetière. Ici, le style funéraire est fortement influencé par l’architecture du Second Empire français. Sarcophages, obélisques et autres colonnades néo-égyptiennes sont largements présents. Le marbre blanc commence à faire son apparition et l’on note que les inscriptions sur les tombes sont de plus en plus réalisées en lettres latines, au détriment des caractères hébraïques qui deviennent plus rares.

La parcelle de 1874 – Le style flamboyant du XIXe siècle.

La nouvelle parcelle de 1874 se distingue non seulement par l’importance de la surface acquise – le double des précédentes – mais aussi par la diversité des pierres tombales qui y sont présentes. Dans la partie la plus proche des anciennes parcelles, le marbre blanc est la matière la plus utilisée, et certains monuments – richement décorés – atteignent même des proportions assez imposantes. L’art funéraire atteint ici sa plus haute expression avec des drapés, des guirlandes et autres motifs en relief particulièrement soignés. On trouve également des stèles, de formes différentes, et des tombeaux– assez massifs – avec toiture à quatre pans.

Les soldats juifs genevois « Morts pour la France » – 1914-1918

Pour terminer cette visite, nous mentionnerons également la présence de quelques tombes de soldats juifs « morts pour la France » au cours du premier conflit mondial. Certains de ces soldats ont été transférés dans ce cimetière tandis que d’autres se trouvent encore sur le lieu même des combats.